O.19 Cinq clés en métal provenant des procédures criminelles des Franches-Montagnes (PCrim FM), 1745 (env.) (Dossier)

Archive plan context


Informations conc. l'identification

Ref. code:O.19
Ref. code AP:O.19
Title:Cinq clés en métal provenant des procédures criminelles des Franches-Montagnes (PCrim FM)
Creation date(s):approx. 1745
Level:Dossier

Zone du contexte

Historique de la conservation:Conservées dans le dossier de procédure criminelle contre Jean-Claude Querry et Claude François Rollot (1760, juillet 17 et suiv.)

Zone du contenu et de la structure

Content:Jean Claude Querry (aussi écrit Carris, Guerry) et Claude François Rollot (aussi Rollat, Rollet), de Gilley (paroisse de Montbenoît près de Morteau), en Franche-Comté, auraient passé le Doubs près des Brenets (La Grand-Combe) et ont été arrêtés par les autorités de Neuchâtel, qui les ont remis à celles de l'Evêché car ils ont commis un vol aux Franches-Montagnes. Ils ne possèdent ni passeport ni certificat mais sont porteurs de "5 fausses clés ou passe-partout". Ils ont volé 45 livres de poudre et diverses marchandises (2 pains de sucre, des limes, des bas de laine) dans la boutique de Jean Nicolas Gouvernon, située au milieu du village des Bois, "sur le minuit de l'église" (au nord), au bord du chemin. Le vol a eu lieu le samedi 12 juillet 1760, vers minuit. Les clés n'ont pas dû leur servir puisque les volets de la boutique ont été endommagés.
On les a arrêtés dans le "cabaret" d'Abram Robert Nicoud, au bord du Doubs. Selon leur - fausse - déclaration, ce serait un maréchal de leur région qui aurait fabriqué l'une des clés, pour ouvrir un buffet de leur maison, tandis que les 4 autres auraient été faites par un des accusés lui-même pour ouvrir le grenier de sa mère et prendre du blé. L'un des brigands avait aussi 3 ou 4 clous qui pourraient ouvrir des cadenas.
On les transfère à Porrentruy auprès de la Cour de justice, qui demande au serrurier Jean-Georges Fromknecht d'expertiser les fameuses clés (Fromknecht est un ferronnier qualifié, c'est à lui qu'on doit la grille de la cour de l'Hôtel-Dieu). Il répond sous serment le 16 août:
- La 1e "est une véritable fausse clé et défendue, propre à ouvrir toutes sortes de serrures à la française". Elle semble avoir été fabriquée plutôt par un maréchal que par un maître-serrurier. Elle est très usée, elle pourrait avoir été faite il y a 15 ans.
- La 2e "est une véritable fausse clé défendue en tout pays" pour ouvrir des serrures françaises, p. ex. de grandes portes comme celles des greniers ou des jardins. Aussi 15 ou 20 ans.
- La 3e: comme la 2e, mais pour de plus petites serrures.
- La 4e: idem, "de l'ouvrage d'un mauvais maréchal".
- La 5e: idem.
En conclusion, Fromknecht dit que ce n'est certainement pas un serrurier, aussi mauvais fût-il, qui a fabriqué ces clés.

Les deux voleurs avouent leur larcin, commis avec effraction à l'aide de "la dent de fer d'une herse". Mais leurs clés, toutes fabriquées par Querry, leur ont servi à commettre d'autres larcins en Comté. Pourtant, comme seul le vol des Bois est certain, et que les marchandises pourront être restituées à Gouvernon, le procureur Humbert propose d'exposer les voleurs publiquement, de leur faire subir la fustigation et la flétrissure et de les bannir à perpétuité de la principauté. S'ils reviennent, ils seront pendus (3 nov. 1760).

Sentence:
- document figurant dans le dossier de procédure: au château de Porrentruy, la Cour suit le procureur dans sa sentence du 3 novembre: les voleurs seront appliqués pendant une demi-heure au carcan puis recevront 30 coups de verges du bourreau avant d'être "flétris d'un fer ardent sur l'épaule dextre" et bannis perpétuellement après avoir juré l'urphède accoutumé (serment de ne pas se venger de ses juges). Par grâce spéciale, vu le long emprisonnement et la supplique des parents, le prince-évêque a remis l'application au carcan, la fustigation et la flétrissure.
- dans le registre des sentences criminelles (voir Sources complémentaires): la sentence est la même. Les 2 voleurs ont juré l'urphède au château et signé (Rollot a mis sa marque "CFR" tandis que l'autre a signé "JC Querry").

Zone des sources complémentaires

Sources complémentaires:Cod. 205D p. 220-221 (sentence)
 

URL for this unit of description

URL:https://archives-aaeb.jura.ch/detail.aspx?ID=253359
 

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